Les désordres liés à l’humidité peuvent apparaître partout dans la maison, parfois de façon spectaculaire. Ils signalent souvent des problèmes structurels plus graves.
Les zones de jonction entre éléments constructifs, surtout de matériaux différents, sont particulièrement vulnérables. La dégradation d’un élément peut en entraîner d’autres en cascade : un petit problème peut vite devenir critique. D’où l’importance de principes clés comme la ventilation, l’entretien régulier et un usage réfléchi pour éviter l’effet domino.
Dans ce 2e article sur l’humidité je vais te détailler toutes les sources potentielles d’humidité et la manières de traiter chacune d’elles.
Lorsque tu auras lu cet article tu auras de solides connaissances sur l’entretien de ta maison et surtout tu sauras repérer et comprendre par toi-même les problèmes d’humidité présents ou à venir. Alors c’est parti !
Sur le toit : la première ligne de front
Le toit est l’un des endroits les plus sensibles d’une maison. Il concentre de nombreux points de vulnérabilité et nécessite une vigilance régulière. Une inspection annuelle s’impose : elle doit porter non seulement sur les tuiles ou les ardoises, mais aussi et surtout sur les arêtiers, les noues, les solins de cheminée, les conduits d’aération et toutes les zones de raccordement. Ce contrôle préventif est souvent plus efficace que le recours à des produits dits « protecteurs », censés renforcer artificiellement l’étanchéité des joints.
Un point essentiel à retenir : l’endroit où un désordre apparaît n’est pas toujours celui où ses effets se manifestent le plus violemment. Une infiltration peut surgir discrètement à un point du toit et produire ses dégâts bien plus loin, au fil du ruissellement.

=> Cette toiture aurait besoin d’un bon nettoyage et d’un remplacement de certaines tuiles.
Quand une infiltration en entraîne d’autres
Une voie d’eau, même minime, peut provoquer une série de dégradations structurelles. La pluie s’infiltre d’abord dans les combles, imbibe les bois de charpente qui, à force de gonfler, finissent par se désolidariser. Elle descend ensuite dans la maçonnerie, altère les mortiers, puis se diffuse dans les murs et plafonds, où apparaissent moisissures, champignons et taches. Si l’eau poursuit sa course jusqu’à la cave, souvent peu ventilée, elle contribue à y installer une atmosphère humide et malsaine.

Le cas des solins : ces joints pas comme les autres
Les solins assurent la jonction entre des matériaux et des éléments de construction aux comportements très différents. Ils sont exposés en permanence aux intempéries et aux tensions mécaniques. Solins de rive, de faîtage, de lucarne, ou de cheminée : tous finissent par céder sous l’effet combiné de l’humidité et du temps. Le mortier qui les compose, souvent à base de chaux et de sable, devient fragile avec les cycles de gel et de dégel. Des microfissures se forment, l’eau s’infiltre, et le matériau éclate.
Le vieillissement est inévitable, car le solin, partie rigide par définition, finit toujours par se détacher des éléments mobiles qu’il relie. Et lorsqu’il est réalisé avec des matériaux terreux ou organiques, il devient un terrain fertile pour les mousses et lichens. Même un solin bien fait peut être colonisé, simplement par contact avec une tuile déjà envahie.
Les meilleurs solins sont fait à la chaux hydraulique et aérienne pour garantir un bon vieillissement grâce aux capacités antifongiques de la chaux et de sa souplesse. Toutefois les solins restent des point sensibles de la toiture.
Une vulnérabilité spécifique : la souche de cheminée

La souche de cheminée représente un cas à part. Elle repose sur le sol et reste stable, tandis que la charpente autour d’elle travaille au fil des saisons. Ce décalage génère des tensions importantes sur le solin qui assure la liaison entre les deux. À la longue, des microfissures apparaissent, non pas à cause de l’humidité, mais sous l’effet de ces mouvements différenciés. C’est pourquoi, dès la fin du XIXe siècle, on a commencé à les recouvrir de noquets en zinc, pour empêcher les infiltrations.
Autre détail crucial : la présence de larmiers. Ces petites pièces protègent le solin du ruissellement vertical le long de la souche. Leur absence ou leur dégradation ouvre une nouvelle voie d’entrée à l’humidité. Ils doivent donc être vérifiés systématiquement.
=> Sur cette photo, la partie blanche est le solin traditionnellement à la chaux, il se dilate et travaille avec la maçonnerie et la couverture. De nos jours il recouvre souvent des noquets en zinc assurant une double étanchéité.
La menace discrète de la végétation
La couverture d’un toit doit rester bien ventilée. L’humidité stagnante est son pire ennemi. La végétation environnante peut créer un microclimat humide par simple ombre portée, ce qui empêche les matériaux de sécher. Ce phénomène est encore plus marqué pour les toitures en paille, en bois ou végétalisées.
Les feuilles mortes qui s’accumulent sur la toiture créent une couche humide continue. Elles favorisent l’apparition de mousses et peuvent même obstruer les gouttières et chéneaux, aggravant encore le risque d’infiltration.
Murs et sols : quand l’humidité attaque par la base
Le sol porteur en question
La déstabilisation du sol porteur reste un phénomène rare, mais ses conséquences peuvent être majeures. Elle survient généralement à la suite d’une modification de l’environnement autour de la maison : réaménagement de voirie, construction de murets, nouveaux bâtiments… Ces changements peuvent perturber le chemin naturel de l’eau sur le site.
Dans une maison construite sur un terrain en pente, par exemple, l’eau de ruissellement peut se retrouver piégée sous l’habitation, incapable de s’évacuer correctement. Elle finit par chercher un passage, quitte à lessiver les mortiers de calage ou à modifier la structure du sol.
Sur un sol argileux, les effets sont encore plus sensibles. Saturé d’eau ou délavé, le sol perd sa capacité portante. Il ne supporte plus correctement le poids de la maison. C’est souvent au niveau des chaînes d’angle – ces assemblages massifs de pierres de taille – que les premiers signes de désordre apparaissent. Ces blocs, les plus lourds de la structure, se désolidarisent des murs et commencent à s’affaisser.
Fondations et soubassement : vulnérabilités anciennes
L’esprit des fondations traditionnelles
Dans les constructions anciennes, les fondations ne sont pas conçues pour être étanches. L’humidité issue du sol n’était pas bloquée, mais plutôt accompagnée. Après avoir creusé des rigoles, on asséchait le fond avec de la chaux vive, puis on déposait une couche de cailloux grossiers. Ces pierres formaient une base stable sur laquelle on montait les premières assises de maçonnerie, liées à la chaux et au sable.
Le terme de « fondation » est parfois impropre pour ces bâtis anciens. On parlait plutôt d’assises, car seuls des bâtiments majeurs – comme les églises – bénéficiaient d’un dispositif d’étanchéité, souvent sous la forme d’une feuille de plomb.
Dans la plupart des cas, tant que l’enduit de façade reste respirant, l’humidité ne posait pas de problème. On comptait sur la pente naturelle du sol pour guider l’eau à travers les murs sans l’accumuler.
Mais si l’eau atteint une maçonnerie liée au mortier, elle peut en emporter les éléments les plus fins, puis les petits cailloux, jusqu’à déchausser les pierres elles-mêmes. C’est la stabilité de tout l’ouvrage qui est alors menacée.
Le soubassement : une zone critique
À partir du niveau naturel du sol, la base du mur devient le soubassement. Sur une hauteur d’environ soixante centimètres, cette partie permet normalement à l’humidité résiduelle de s’évaporer. Mais elle est aussi soumise à deux types d’apports hydriques : les remontées capillaires venues du sol, et les éclaboussures provoquées par les eaux de pluie tombant du toit. Ce double flux rend le soubassement particulièrement vulnérable si la ventilation est insuffisante ou l’enduit mal adapté.
L’usure silencieuse de la maçonnerie
Aucune maçonnerie, même bien exécutée, n’est à l’abri des effets de l’eau : qu’elle vienne du sol, des pluies ou d’infiltrations ponctuelles. Avec le temps, ces agressions finissent par fragiliser l’ensemble du mur.
Dans les constructions en pierre dure non gélive, ce ne sont pas les blocs eux-mêmes qui cèdent en premier, mais les joints. Le mortier qui les lie est plus sensible à l’humidité. Une fois dégradé, il laisse les pierres se désolidariser. La maçonnerie perd alors peu à peu sa cohésion.
La ruine progressive d’une maçonnerie
Une maçonnerie bien conçue repose sur une base solide : des pierres d’assise massives supportent les rangs supérieurs, composés de deux parements liés entre eux par un mortier de blocage. Ce mortier, à base de cailloux et d’agrégats, assure la cohésion interne de l’ensemble, qui fonctionne principalement en compression pour transmettre les charges du bâtiment.
Mais lorsque l’humidité s’infiltre, ce système se dégrade lentement, selon un processus en plusieurs étapes.
1. L’effacement progressif des joints
La détérioration commence par la disparition des éléments les plus fins du mortier de jointoiement, emportés par l’eau de ruissellement. Petit à petit, ce sont aussi les petits cailloux servant à stabiliser les blocs qui se délogent. Le joint se vide de sa substance.
2. Le déchaussement structurel
L’eau s’infiltre plus profondément dans l’épaisseur du mur, jusqu’au cœur même de la maçonnerie. Elle attaque alors le mortier de blocage, celui qui relie les deux parements. À ce stade, ce n’est plus seulement la finition qui est touchée, mais l’équilibre structurel de l’ensemble.
3. Le bouffement des parements
Quand le lien entre les deux parements est rompu, l’un des deux — intérieur ou extérieur — commence à se déformer sous la pression exercée par le poids de la charpente. Ce phénomène, appelé « bouffement », se manifeste par un gonflement ou un effet de ventre sur le mur.
Ce type de déformation peut également apparaître lorsque l’eau pénètre par le sommet du mur, à cause d’un chéneau défectueux ou d’une sablière de charpente imbibée suite à des infiltrations dans la couverture.

Dégradation des pierres : quand la matière même du mur s’effrite
Certaines pierres, comme le grès ou le calcaire tendre, sont particulièrement vulnérables à l’humidité. Soumises aux pluies battantes ou à une humidité persistante dans le mur, elles finissent par se désagréger. Ce phénomène ne résulte pas uniquement de l’eau elle-même, mais surtout des cycles répétés de gel et de dégel, qui fracturent la pierre de l’intérieur.
Dans les constructions peu protégées, notamment les bâtiments agricoles, il arrivait qu’on laisse la pierre apparente pour économiser l’enduit. Mais cette exposition directe accélère l’érosion, surtout si les matériaux sont sensibles au gel.
L’humidité peut aussi déclencher des transformations chimiques à l’intérieur de la pierre. Elle en modifie la composition, provoquant des cristallisations qui entraînent des éclatements en surface (desquamation). Il est parfois possible de stabiliser la pierre en favorisant sa re-carbonatation : un lent ruissellement contrôlé permet au calcaire dissous de se redéposer, reconstituant partiellement la matière.

Fissures : faut-il s’alarmer ?
Une fissure sur un mur ne signifie pas toujours qu’un désordre structurel est en cours. Bien souvent, elle témoigne simplement d’un ancien mouvement ou d’un épisode isolé, aujourd’hui stabilisé. Avant de tirer des conclusions, il faut donc en observer l’évolution. Si la fissure ne bouge pas avec le temps, il est possible de la reboucher sans crainte.
L’objectif n’est pas seulement esthétique : il s’agit surtout d’empêcher l’eau de s’y infiltrer et d’aggraver la situation par gonflement ou délitement du mur.
Enduits extérieurs : des indicateurs et des boucliers
Les premiers signes de désordres liés à l’humidité apparaissent souvent sur les enduits. Mais leur lecture doit être nuancée : on ne peut juger d’un problème en observant une seule façade. Orientation, exposition aux vents dominants, pluviométrie locale… autant de facteurs qui influencent différemment chaque face de la maison.
Un enduit bien réalisé joue un rôle de protection essentielle. Il est conçu pour absorber les agressions climatiques sans compromettre la maçonnerie. Dans les régions humides, un enduit traditionnel bien entretenu peut durer un siècle.
Sur les façades très exposées, un bardage vient parfois renforcer la protection, car la violence de la pluie battante peut dégrader même les meilleurs enduits.
Les enduits traditionnels (à la chaux notamment) permettent également aux murs de respirer. Ils laissent migrer la vapeur d’eau vers l’extérieur, qu’elle vienne des activités domestiques ou du sol. Mais si on applique une couche étanche, comme un enduit au ciment, ce processus est bloqué. L’eau reste piégée à l’intérieur du mur, sans qu’aucune trace visible n’apparaisse. On peut alors avoir un mur pourri derrière un enduit en apparence intact.
Le bas des murs : zone de tous les risques
L’eau contenue dans la maçonnerie finit toujours par descendre. Elle peut provenir d’un chéneau défectueux, d’une infiltration en toiture, ou encore de la nappe phréatique. En pied de mur, tous ces apports se cumulent.
L’enduit de cette zone est mis à rude épreuve. Il absorbe l’humidité de ruissellement, les remontées capillaires, et parfois les éclaboussures liées aux intempéries. Résultat : taches, moisissures, décollement progressif. Ces signes peuvent apparaître jusqu’à deux mètres de hauteur, bien au-delà de la cause d’origine.
Même avec un enduit respirant, les effets chimiques de l’humidité peuvent poser problème. Ce n’est pas tant l’eau en elle-même qui dégrade, mais les sels qu’elle transporte ou provoque. Ces dépôts altèrent progressivement la structure interne de l’enduit et de la maçonnerie.

Ici le mur avait été recouvert d’un enduit étanche peint en blanc. Retenant l’humidité dans le mur il finit de tomber en morceau en laissant apparaître des pierres mal en point…
Enduits intérieurs : les révélateurs silencieux
À l’intérieur, les enduits jouent un rôle de « peau » : ils révèlent ce qui se passe dans le mur. Avant même que des taches apparaissent, une pièce peut sembler malsaine, simplement parce que le mur a changé dans sa masse. L’humidité s’est installée sans que cela ne soit encore visible.
Ce n’est que dans un second temps que les signes apparaissent : taches, cloques, ou efflorescences. Cela indique que les sels minéraux ont migré à travers le mur. L’eau les transporte jusqu’à la surface, où ils cristallisent au contact de l’air.
Il ne faut pas s’alarmer trop vite. La présence de traces peut simplement montrer que les échanges internes se poursuivent. En revanche, un mur froid et sec, sans aucune manifestation visible, peut être plus préoccupant : cela peut indiquer une absence totale d’échange, signe d’une paroi bloquée.
Tester un mur : méthode simple et efficace
Un test rapide permet d’évaluer le taux d’humidité à l’intérieur du mur. Il suffit de percer un trou assez profond avec une grosse mèche, puis d’observer le matériau prélevé :
- Moins de 4 % : le mortier est sec, pulvérulent. Pas de risque immédiat.
- Entre 4 % et 10 % : il forme une bille pâteuse. Il y a un excès d’humidité à surveiller.
- Au-dessus de 10 % : la bille devient molle et rejette de l’eau lorsqu’on la presse. Le mur est saturé.
Ces chiffres sont indicatifs : tout dépend de la composition des mortiers et enduits.
Un enduit à la chaux gorgé d’eau doit être retiré, car il ne tiendra plus longtemps. S’il reste bien adhérent, inutile de l’enlever à tout prix. Parfois, il suffit de supprimer l’enduit extérieur pour permettre au mur de respirer à nouveau.
La dégradation des bois : l’humidité comme catalyseur
Ce n’est pas tant l’eau elle-même qui détruit le bois, mais ce qu’elle provoque : développement de champignons, prolifération d’insectes, affaiblissement des fibres. Une humidité persistante dans une structure boisée — ou au point de contact entre bois et maçonnerie — représente un véritable risque, en particulier pour les assemblages, les pieds de poteaux et les sous-faces de sablières.
Dès qu’un élément en bois (poutre, solive) est encastré dans un mur, le risque de dégradation augmente fortement. Dans les constructions anciennes, 80 % des problèmes de plancher sont dus au pourrissement des solives ancrées dans la maçonnerie.
Et au-delà de la dégradation elle-même, le bois humide change de volume. Cette dilatation peut exercer une pression sur la maçonnerie et générer d’autres désordres en chaîne.

Cas d’école, une gouttière qui fuit sur des éléments de charpente (pans de bois) finira pas des faire complètement pourrir. Les pierres aussi sont en mauvais état sous leur peinture au silicone…
Sols du rez-de-chaussée : vulnérables par nature
Quand le support se décompose
Dans certaines maisons, les sols sont simplement posés à cru sur la terre. Tant que les aménagements extérieurs restent stables, cela peut fonctionner. Mais si le terrain autour est modifié, des pressions s’exercent, l’humidité remonte, et les désordres commencent.
L’humidité détériore d’abord le support : elle fragilise la base et le mortier, provoquant la dislocation des carreaux.
Quand l’élément de sol s’use
Le carreau lui-même peut se désagréger à cause d’un double effet : le passage répété (frottement) et une humidité ambiante constante, issue des remontées capillaires. Certaines terres cuites sont sensibles à l’humidité et peuvent développer du salpêtre, des mousses, ou se délayer partiellement selon la nature de l’argile.
Les joints ne sont pas épargnés. Ils se détériorent, se couvrent de mousse, et se désolidarisent. À cela s’ajoutent les effets de l’entretien : les produits à base de soude attaquent les carreaux, notamment sur les arêtes. Résultat : les zones de passage s’abîment, alors que les bords de la pièce peuvent rester parfaitement intacts.
Humidité des sols anciens : un phénomène saisonnier
Sur les dalles ou carreaux anciens, l’humidité apparaît souvent sous forme de fines gouttelettes à la surface. Ce phénomène est accentué lors des changements de saison : c’est de la condensation, causée par la différence de température entre l’air ambiant et le sol, qui a une inertie thermique bien différente de celle des murs.
Selon la météo et la pression atmosphérique, le sol peut réagir en avance ou en décalage, ce qui rend difficile l’anticipation de ce phénomène.
Planchers du rez-de-chaussée : un contact risqué avec la terre
Les planchers anciens posés à même le sol étaient parfois simplement nivelés à la chaux vive ou au plâtre. Dès qu’un problème d’humidité survient, ces planchers — même faits de planches épaisses de 4 cm — finissent par pourrir.
Même sur lambourdes, le danger existe. Si elles sont calées sur du plâtre, bien ventilé, le risque est limité. Mais lorsqu’elles reposent directement sur la terre, l’humidité s’installe et les bois se dégradent rapidement.
Autre faiblesse : les abouts de lames ancrés dans un mur humide. Sans ventilation suffisante sous le plancher, ces sections pourrissent, entraînant des déformations. Les lames se disjoignent, le plancher devient instable.
Dans les maisons plus soignées, on prenait soin d’éviter ce contact direct. Les lames ne touchaient pas le mur et étaient posées sur des augets en plâtre. Un stylobate ou une plinthe masquait les jeux de dilatation.
À vérifier
Pour diagnostiquer un plancher : retirer une lame, inspecter les lambourdes, et vérifier si les extrémités du plancher pénètrent dans les murs. C’est souvent là que se niche le problème.
Planchers d’étage : fragilité cachée
À l’étage, le danger est encore plus sournois. Les solives fichées dans des murs minces récupèrent l’humidité de la maçonnerie. Avec le temps, leurs extrémités pourrissent, fragilisant l’ensemble du plancher. On observe parfois un basculement complet dû à la défaillance de ces points d’ancrage.
Heureusement, l’humidité des solives n’atteint que rarement la surface du plancher. Mais cela rend le problème d’autant plus insidieux.
La règle est simple : éviter tout contact direct entre le bois du plancher et le mur, ou assurer une ventilation suffisante pour évacuer l’humidité.
Menuiseries extérieures : entre protection et piège à humidité
Les menuiseries (portes, fenêtres) sont des éléments très exposés. Anciennes, elles finissent par pourrir sous l’effet des pluies. Mais les modèles récents, trop étanches, posent un autre problème : ils bloquent la ventilation naturelle.
Les ouvertures anciennes, même imparfaites, permettaient à l’air de circuler. Elles assuraient un minimum de renouvellement, évacuant une partie de l’humidité ambiante.
Aujourd’hui, avec des fenêtres parfaitement étanches, on crée une herméticité totale. Sans prise d’air, la pièce s’humidifie, l’air stagne, et la condensation s’installe.
Comment y remédier ?
- Ajouter des grilles d’aération dans ou au-dessus des menuiseries.
- Créer des chicanes ventilées au-dessus des portes.
- Travailler les jeux sous les portes pour laisser passer l’air.
- Installer des grilles discrètes dans les plafonds ou zones cachées.
Une bonne menuiserie doit protéger… sans enfermer.
L’humidité ne s’invite pas par hasard : elle suit toujours un chemin.
Comprendre ce chemin, c’est reprendre la main sur l’état de ta maison. Fissures, déchaussements, moisissures, bois pourris, tuiles déplacées, salpêtre, condensation… tous ces signes racontent une histoire. Il ne s’agit pas de les camoufler, mais de les interpréter, puis d’agir de manière adaptée, durable et respectueuse du bâti.
La clé n’est pas de rendre une maison ancienne étanche comme une boîte, mais plutôt de lui permettre de respirer comme elle l’a toujours fait.
Dans le prochain article, je te donnerai des solutions concrètes pour résoudre durablement ces problèmes d’humidité, comment intervenir intelligemment, et surtout comment réconcilier confort moderne et logique traditionnelle.
N’oublies jamais qu’une maison est un système simple mais dans lequel chaque élément à son importance 😉
A bientôt pour un nouvel article !
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